Une traductrice à la mer !

En réponse au billet très intéressant publié hier par Céline Graciet, qui aurait pu s’intituler « Brush up your berries », quelques ressources sur… les poissons !

Au cours de ma brève carrière d’interprète, j’ai eu l’occasion de faire quelques réunions « pêche » et, franchement, entre les noms des bestioles et le nombre de tonnes des quotas… il fallait s’accrocher aux branches !

Toutefois, une ressource m’a énormément aidée à l’époque. Il s’agissait de la revue gratuite « La pêche européenne », publiée par la Commission européenne. Depuis lors, cette revue a changé plusieurs fois de nom et de forme, mais elle est toujours disponible en ligne. Sur le site, vous pourrez trouver, outre la revue, des informations sur la pêche en Europe, des fiches sur les différents poissons, des cartes de répartition des espèces et des quotas, …

Et puis, il y a aussi le site du ministère canadien des Pêches et des Océans. Et de nombreux glossaires en ligne.

Bon, OK, je suis limite obsessionnelle. Mais ça a du bon, parfois.

Le Guide anglais français de la traduction

Une fois n’est pas – encore – coutume, je voudrais vous présenter d’un ouvrage de référence que je trouve particulièrement utile et intéressant.

Il s’agit du Guide anglais français de la traduction de René Meertens, paru chez Chiron Éditeur (ISBN 2-7027-1047-6 pour l’édition de 2004).

Pour faire simple, disons qu’il s’agit de l’ouvrage à consulter quand les dictionnaires traditionnels ne peuvent plus vous aider.

Présentation de l’éditeur :

« […] Il [Ce guide] répertorie méthodiquement les diverses significations de mots et d’expressions difficiles à traduire, privilégie les pièges du vocabulaire anglais et propose un gamme très riche d’équivalents. […] Les mots et expressions traités sont ceux qui figurent dans les textes auxquels sont confrontés quotidiennement les traducteurs professionnels. […] »

En bref, il se situe quelque part à mi-chemin entre un super-dictionnaire traductif, un dictionnaire explicatif, un dictionnaire idiomatique et un dictionnaire analogique.

À défaut de pouvoir l’apprendre par cœur, on peut toujours en faire son livre de chevet (et un fidèle compagnon dans la vie de tous les jours).

Plains le dos…

… du malheureux traducteur.

La traduction est un métier dangereux. Si. Avez-vous déjà pensé à tous les périls qui nous guettent dans notre bureau ? Et je ne parle même pas du danger – pourtant bien réel – d’accident dans les escaliers ou de crise de nerfs dans le cadre de certains travaux ou des relations avec certains clients. Non. Je pense plutôt troubles musculo-squelettiques, vertèbres coincées et fatigue oculaire.

À cet égard, le site Prometheus propose une formation (en anglais uniquement) assez intéressante sur l’ergonomie du bureau, remplie de conseils de bon sens.

Après avoir regardé ce diaporama, j’ai commencé à examiner mon poste de travail – et ma posture – d’un œil critique. Euf. Le siège, c’est ok.  Il n’y a qu’un souci. Je ne sais pas si c’est inné ou acquis, mais je suis absolument infichue de m’asseoir correctement. C’est plus fort que moi : il faut toujours que je m’asseye en tailleur ou que je replie une jambe façon flamand rose. Donc, le dos parfaitement droit, les pieds bien à plat sur le sol et les genoux pliés à 90°, on oublie. De toute façon, comme dirait l’ostéo, pouvoir s’asseoir n’importe comment, c’est plutôt bon signe.

En revanche, je vois une réelle différence depuis que j’ai revu la position et le réglage en hauteur de mon écran en suivant leurs conseils. Et puis j’ai aussi réorganisé mon plan de travail en rapprochant tout le matériel nécessaire et en faisant disparaître le reste (bon, d’accord, j’ai tout fourré dans un tiroir, mais je ne désespère pas de ranger ledit tiroir un jour…)

Ah oui : à la fin de la formation, il y a un jeu permettant de gagner un massage pro. Le seul problème, c’est qu’ils ne disent pas si c’est le thérapeute – américain – qui se déplace ou le gagnant du concours…

La Schtroumpfette à lunettes de la traduction

Hier, je lisais avec amusement le « Journal d’une apprentie traductrice, volet 1 » de Marie, « blogueuse invitée », sur le site Naked Translations de Céline Graciet. Elle y raconte son premier contact avec la traduction et sa perplexité d’enfant, quand elle a appris qu’Enid Blyton, la maman – entre autres – de Oui-Oui était anglaise. Comment, alors, se faisait-il que Oui-Oui, lui, parle français ?

Beaucoup d’entre nous ont sans doute été confrontés, un jour où l’autre, à l’un de ces petits événements, souvent complètement anodins, qui font que l’on veut devenir docteur ou pompier ou policier ou facteur ou danseuse étoile ou traducteur « quand on sera grand ».

Dans mon cas, « l’événement déclencheur » est moyennement romantique et pas forcément très glamour.

Mon intérêt pour les langues remonte au cours d’initiation à l’anglais que j’ai eu l’occasion de suivre pendant deux ans en primaire. C’était plutôt marrant. On a même fait un échange avec une école écossaise. Logiquement, arrivée dans le secondaire, j’ai choisi l’anglais comme première langue étrangère. Puis j’ai fait du latin, aussi. J’aimais bien le latin (oui, je suis une grande rigolote devant l’éternel, mais j’assume de mieux en mieux). Du coup, j’ai eu envie de faire du grec ancien. Dans l’intervalle, j’avais commencé le néerlandais. Puis j’ai ajouté l’allemand en troisième langue étrangère. J’ai fait maths 5h aussi (ben ouais, j’aimais bien les maths – je suis comique, j’vous dis), mais c’est moins pertinent pour ce qui nous intéresse.

Un jour, notre prof de grec a eu l’idée saugrenue de nous initier aux règles de base des mutations consonantiques. Et à partir de là, les cours de langue, d’amusants, sont devenus passionnants. Notamment grâce à la grande proximité de l’allemand et du néerlandais. Armé de ces règles de base, on peut établir beaucoup, beaucoup de correspondances entre les deux langues et deviner des tas d’équivalences (bon, ok, une fois la petite crise d’euphorie passée, on se rend compte que ce n’est pas aussi simple que ça, mais, à 15 ans, on est encore jeune et naïf et un peu bête). Avec l’anglais, aussi, même si c’est un peu moins évident. On voit nettement mieux, par exemple, comment on passe de father à vader à Vater (où le « V » se prononce « f »).

Du coup, j’ai eu envie de faire de la linguistique appliquée. Mais à moins de faire de la recherche (et les places sont très chères), je ne voyais pas beaucoup de débouchés (normal : il n’y en avait pas beaucoup, non plus). Prof de langues, bof. Et puis le franc est tombé : à bien y réfléchir, la traduction, finalement, ça ressemble quand même drôlement à de la linguistique appliquée appliquée (oui, il y a deux fois « appliquée », mais c’est exprès), l’aspect culturel des choses en plus (mais bon, l’aspect culturel dans le mode d’emploi d’aspirateur, ça reste un sujet de thèse à explorer). Que fait-on d’autre que d’examiner, de comparer et de mettre en œuvre les mécanismes des langues ? Mmmm ? Je crois que c’est d’ailleurs ce qui me plaît le plus, dans ce métier : l’impression d’avoir à disposition une palette d’outils que je peux assembler/désassembler à l’infini, au gré de mes envies, pour dire tout et son contraire.

Donc, en gros, si je suis devenue traductrice, c’est à cause de mon village Lego ! CQFD.

 LG9065

 

NB à l’intention des nouveaux lecteurs éventuels de ce blog : d’habitude, je suis un tout petit peu moins pénible.