Le Guide anglais français de la traduction

Une fois n’est pas – encore – coutume, je voudrais vous présenter d’un ouvrage de référence que je trouve particulièrement utile et intéressant.

Il s’agit du Guide anglais français de la traduction de René Meertens, paru chez Chiron Éditeur (ISBN 2-7027-1047-6 pour l’édition de 2004).

Pour faire simple, disons qu’il s’agit de l’ouvrage à consulter quand les dictionnaires traditionnels ne peuvent plus vous aider.

Présentation de l’éditeur :

« […] Il [Ce guide] répertorie méthodiquement les diverses significations de mots et d’expressions difficiles à traduire, privilégie les pièges du vocabulaire anglais et propose un gamme très riche d’équivalents. […] Les mots et expressions traités sont ceux qui figurent dans les textes auxquels sont confrontés quotidiennement les traducteurs professionnels. […] »

En bref, il se situe quelque part à mi-chemin entre un super-dictionnaire traductif, un dictionnaire explicatif, un dictionnaire idiomatique et un dictionnaire analogique.

À défaut de pouvoir l’apprendre par cœur, on peut toujours en faire son livre de chevet (et un fidèle compagnon dans la vie de tous les jours).

Fière !

OUIIIIIIIII, il est sorti !!!


Bon, ocollaboré sur ce projet, j’en suis sûre). J’en ai les larmes aux yeux, tiens. Comme à chaque fois que j’ai entre les mains la version imprimée d’un truc que j’ai fait. Enfin… Ca me touche nettement moins quank, j’en ai traduit un peu plus de six pages sur 203. Mais c’est quand même un tout petit peu le bébé à sa maman, hein (ce que doit aussi ressentir la douzaine d’autres traducteurs qui ont d c’est un mode d’emploi de mixer ou une étiquette de produit détergent, j’avoue. D’autant que les sujets abordés dans cette revue me touchent beaucoup. Et puis, c’est la première fois de ma vie que mon nom apparaît dans un VRAI livre. Parce qu’en plus la patronne du bureau de traduction qui a coordonné le projet nous a fait l’amitié de mentionner nos noms, au lieu de mettre « Traduit par le bureau XXX SPRL », ce qui n’aurait été que normal. Alors, Nancy, j’en profite pour te remercier encore une fois ! Je sais que ce n’est pas toujours possible, que c’est souvent pas évident et que ce n’est parfois pas souhaitable. Mais pour une fois que c’est le cas, je n’ai pas l’intention de bouder mon plaisir !

Ceci dit, et pour parler d’autre chose que de moi pendant deux lignes, si les questions relatives au développement durable et à la coopération avec les pays du Sud vous intéressent, je vous recommande franchement Alternatives Sud ! (en plus, c’est bien traduit !)

L’école des Belges

Encore une petite note, la dernière de la soirée, pour vous parler d’un petit livre génial que m’a offert mon cher et tendre (qui veille à ma culture, que dis-je, à mon instruction) : L’école des Belges. Dans un monde parfait, ce petit recueil servirait de manuel scolaire dans toutes les écoles secondaires, pour le volet « Littérature d’expression française en Belgique » du programme. Amusant, ce livre de 144 pages présente dix romanciers belges contemporains – et vivants – (André-Marcel Adamek, Philippe Blasband, Francis Dannemark, Xavier Deutsch, Thomas Gunzig, Xavier Hanotte, Armel Job, Amélie Nothomb, Bernard Tirtiaux et Jean-Philippe Toussaint). Le lecteur y trouvera une biographie des auteurs par eux-mêmes (déjà une pièce d’anthologie dans certains cas), des extraits de romans, une analyse générale de l’oeuvre de l’auteur et de l’un de ses romans caractéristiques, le point de vue des libraires, professeurs de français et critiques littéraires, etc. Jamais ennuyeux, souvent drôle, parfois touchant, toujours instructif. De quoi vous donner envie de (re)découvrir les lettres (de noblesse) de notre petit pays ! Et d’étendre vos recherches à d’autres auteurs « oubliés » ici parce que plus anciens, décédés ou pratiquant essentiellement un genre littéraire autre que le roman (y compris l’excellent Charles Bertin, dont « La petite dame en son jardin de Bruges » reste un véritable régal, ou encore l’émouvant poète engagé Marcel Thiry).

A noter qu’un second volume est en préparation… Inutile de vous dire qu’il est déjà tout en haut de ma « wish list »…

Encore une petite lichette ?

Ca y est. « On » vient une nouvelle fois de me proposer LE job impossible. Vais devoir le refuser si ça continue. Un client me demande une traduction vers le belge. Mince. Si seulement je savais de quoi on parle !

La Belgique. 10 millions d’habitants. Un État fédéral. Trois communautés (flamande, française, germanophone). Trois régions (flamande, bruxelloise, wallonne). Dix provinces. 17 gouvernements (je vous jure que je n’exagère pas – et je ne suis même pas sûre de ne pas en oublier, entre gouvernements fédéral et fédérés). Trois langues officielles (le néerlandais, le français et l’allemand). Mais une langue belge ??? Quoique. Parce qu’à bien y réfléchir, le belge, ce serait peut-être bien la langue dont quelque 55 millions de nos voisins du Sud parlent une étrange variante…

Hé oui, Amis français, je me demande souvent comment vous faites, sans lichettes à vos vêtements ? Moi, ça me ferait zûner ! Et puis, chez vous, il n’y a pas de subsides, il ne drache jamais, les baptisés ne guindaillent pas devant les valves de leur auditoire, on ne fait jamais de cumulets ni de coupérous en stoemelings, votre femme à journée ne fait pas blinquer le kot de votre rawette avec une chamoisette ou une loque à reloqueter, vous ne payez pas vos factures endéans les huit jours, vous ne tapez jamais à pouf ni à gaille, vous ne jouez jamais au vogelpik et puis, comble de l’horreur, vous essuyez vos casseroles avec un torchon ! Vous n’avez pas trop dur, sans chicons, cuberdons ni babeluttes ? Non, peut-être !

Une ch’tite traduction ?
– Lichette : une lichette, en Belgique, c’est comme chez vous, un petit bout de quelque chose, mais c’est aussi le petit cordon ou ruban cousu à l’intérieur des vestes et des manteaux, par exemple, qui permet de les suspendre quand on n’a pas de cintre sous la main.
– Zûner, c’est râler, bisquer.
– Les subsides, ce sont des subventions.
– Dracher, ça veut dire pleuvoir très fort. Si ça se passe un 21 juillet (jour de notre fête nationale), on parle de « drache nationale ».
– Les baptisés (les étudiants qui ont fait leur « baptême » – bizutage -, l’ex-bleusaille, quoi !) ne guindaillent pas (ne font pas la fête en buvant beaucoup de bière) devant les valves (le tableau d’affichage) de leur auditoire (leur salle de cours).
– Cumulets et coupérous : dans les deux cas, la culbute.
– En stoemelings (prononcer stoumelign(e)kss) : en cachette.
– Votre femme à journée (femme de ménage) ne fait pas blinquer (briller) le kot (la chambre d’étudiant) de votre rawette (de votre petit dernier) avec une chamoisette (une chamoisine) ou une loque à reloqueter (un chiffon).
– Endéans : sous, dans un délai de.
– Taper à pouf/à gaille ou jouer au vogelpik (prononcer vaugueulpik), c’est la même chose : c’est y aller au pifomètre !
– Torchon. Chez nous, c’est une serpillière. Vous comprenez donc mieux notre émoi quand vous cherchez un torchon pour essuyer la vaisselle, là où nous utilisons un essuie…
– Casseroles : chez nous, c’est à peu près n’importe quel récipient destiné à la cuisson des aliments doté de deux poignées et d’un couvercle. Ca marche aussi pour les moules, mais là, on en a des spéciales : des casseroles à moules.
– Avoir dur : expression épouvantable signifiant « éprouver des difficultés ».
– Des chicons, ce sont des endives, mais ça, vous commencez à le savoir ! 😉 Moins connus, les cuberdons (bonbons extrêmement sucrés, durs à l’extérieur, crémeux à l’intérieur, rouges foncés (les seuls vrais), de forme conique, qui collent aux dents. Un vrai bonheur !) et les babeluttes (des caramels durs, légèrement salés, spécialité incontestée de Furnes et de la région de Bruges).
– Si un Belge vous dit « Non, peut-être ! », assurez-vous quand même qu’il ne veut pas dire « Oui, bien sûr », surtout si vous vous promenez du côté de Bruxelles…

Rassurez-vous, j’ai forcé le trait ! Au quotidien, nous parlons… comme vous, à quelques petites exceptions près !!! Si notre parler d’Outre-Quiévrain (enfin… de ce côté-ci de Quiévrain) vous plaît, vous trouverez sur Internet une foultitude de sites qui ne manqueront pas de vous intéresser… Perso, j’ai relevé celui-ci. A conseiller aussi (surtout aux traducteurs francophones de Belgique !) : l’ouvrage Dictionnaire des belgicismes.

Et dans votre région, y a-t-il aussi des expressions aussi typiques que savoureuses ?

Librarything

Encore juste une petite info en vitesse avant de repartir vers de nouvelles aventures…
Une collègue et amie m’a conseillé il y a quelque temps déjà d’aller faire un tour sur le site LibraryThing. Ce site vous permet de créer votre propre catalogue de livres, que ce soit un inventaire de votre bibliothèque, une liste de vos ouvrages préférés ou une sélection de livres dont vous avez envie de parler (puisqu’il est possible de rédiger une critique ou un commentaire sur chaque livre).
Contrairement à BookMooch, il ne s’agit pas cette fois d’échanger des livres, mais bien d’échanger autour des livres. En effet, vous pouvez voir ce que les autres membres de cette communauté en ligne possèdent sur leurs étagères et, éventuellement, lier connaissance avec d’autres internautes qui ont les mêmes goûts littéraires que vous. Cela étant, vous pouvez aussi décider que votre profil doit rester privé et utiliser LibraryThing simplement comme un catalogue de vos collections ou comme base de données d’ouvrages que vous avez ou souhaitez avoir.
Autre caractéristique qui me plaît beaucoup : lorsque vous affichez votre propre catalogue, vous pouvez voir combien de membres possèdent les mêmes livres que vous (nous sommes ainsi 3986 à posséder 1984 de George Orwell, mais je suis la seule propriétaire d’une copie de Du côté d’Ostende de J. Harpman) et s’ils ont aimé (les trois heureux lecteurs de l’Art de la joie de Goliarda Sapienza ont tous adoré ce fabuleux roman).
L’inscription est gratuite jusqu’à 200 livres encodés. Au delà, il vous en coûtera 10 dollars pour une inscription d’un an ou 25 dollars pour une inscription à vie.