La petite vidéo du vendredi

Allez, c’est vendredi, le soleil brille, les petits oiseaux chantent et je ne peux résister à l’envie de poster à mon tour cette petite vidéo (en anglais) très comique qui illustre assez bien un problème bien connu des traducteurs indépendants, déjà évoqués ailleurs.

 

D’ores et déjà un bon week-end à tous !

 

PS : cette vidéo, je l’ai chipée à mon collègue Percy Balemans, sur son blog Translating is an art. Enjoy!

Taalbank

Je m’absente deux heures ce matin et que vois-je à mon retour ? Un mail de mon petit mari !

Voici ce qu’il me dit : « Sais-tu ce qu’est « een missionair kabinet »? Moi non plus, mais la réponse est là: http://www.taalbank.nl »

(Je ne vais pas vous faire mariner plus longtemps : loin de toute prétention prosélyte, un « missionair kabinet » est… un gouvernement de transition.)

Lancé par Ton den Boon, rédacteur en chef du grand Van Dale, le site Taalbank se définit comme un « blog sur l’évolution de la langue néerlandaise ». Toute jeune (juin 2006), la base de données n’est pas encore très fournie. Toutefois, on y trouve déjà pas mal de choses intéressantes, telles que Boeddhabuikje (je ne sais pas si c’est de la paranoïa de ma part, mais ce « bidon de Bouddha », comme le dit si joliment la publicité pour une grande marque de produits d’hygiène corporelle, m’interpelle !!!), telefooncondoom (ah bon ???), googelen (vous voyez, vous aussi, vous comprenez le néerlandais !), etc.

Ce qui m’inquiète, c’est que… je crains que mon chéri, déjà accro à la « baladodiffusion » (« il n’y a pas d’avance », comme on dit à Mons, aux championnats du monde de la langue française, les Québécois sont les plus forts !), se mette à bientôt bloguer !

Encore une petite lichette ?

Ca y est. « On » vient une nouvelle fois de me proposer LE job impossible. Vais devoir le refuser si ça continue. Un client me demande une traduction vers le belge. Mince. Si seulement je savais de quoi on parle !

La Belgique. 10 millions d’habitants. Un État fédéral. Trois communautés (flamande, française, germanophone). Trois régions (flamande, bruxelloise, wallonne). Dix provinces. 17 gouvernements (je vous jure que je n’exagère pas – et je ne suis même pas sûre de ne pas en oublier, entre gouvernements fédéral et fédérés). Trois langues officielles (le néerlandais, le français et l’allemand). Mais une langue belge ??? Quoique. Parce qu’à bien y réfléchir, le belge, ce serait peut-être bien la langue dont quelque 55 millions de nos voisins du Sud parlent une étrange variante…

Hé oui, Amis français, je me demande souvent comment vous faites, sans lichettes à vos vêtements ? Moi, ça me ferait zûner ! Et puis, chez vous, il n’y a pas de subsides, il ne drache jamais, les baptisés ne guindaillent pas devant les valves de leur auditoire, on ne fait jamais de cumulets ni de coupérous en stoemelings, votre femme à journée ne fait pas blinquer le kot de votre rawette avec une chamoisette ou une loque à reloqueter, vous ne payez pas vos factures endéans les huit jours, vous ne tapez jamais à pouf ni à gaille, vous ne jouez jamais au vogelpik et puis, comble de l’horreur, vous essuyez vos casseroles avec un torchon ! Vous n’avez pas trop dur, sans chicons, cuberdons ni babeluttes ? Non, peut-être !

Une ch’tite traduction ?
– Lichette : une lichette, en Belgique, c’est comme chez vous, un petit bout de quelque chose, mais c’est aussi le petit cordon ou ruban cousu à l’intérieur des vestes et des manteaux, par exemple, qui permet de les suspendre quand on n’a pas de cintre sous la main.
– Zûner, c’est râler, bisquer.
– Les subsides, ce sont des subventions.
– Dracher, ça veut dire pleuvoir très fort. Si ça se passe un 21 juillet (jour de notre fête nationale), on parle de « drache nationale ».
– Les baptisés (les étudiants qui ont fait leur « baptême » – bizutage -, l’ex-bleusaille, quoi !) ne guindaillent pas (ne font pas la fête en buvant beaucoup de bière) devant les valves (le tableau d’affichage) de leur auditoire (leur salle de cours).
– Cumulets et coupérous : dans les deux cas, la culbute.
– En stoemelings (prononcer stoumelign(e)kss) : en cachette.
– Votre femme à journée (femme de ménage) ne fait pas blinquer (briller) le kot (la chambre d’étudiant) de votre rawette (de votre petit dernier) avec une chamoisette (une chamoisine) ou une loque à reloqueter (un chiffon).
– Endéans : sous, dans un délai de.
– Taper à pouf/à gaille ou jouer au vogelpik (prononcer vaugueulpik), c’est la même chose : c’est y aller au pifomètre !
– Torchon. Chez nous, c’est une serpillière. Vous comprenez donc mieux notre émoi quand vous cherchez un torchon pour essuyer la vaisselle, là où nous utilisons un essuie…
– Casseroles : chez nous, c’est à peu près n’importe quel récipient destiné à la cuisson des aliments doté de deux poignées et d’un couvercle. Ca marche aussi pour les moules, mais là, on en a des spéciales : des casseroles à moules.
– Avoir dur : expression épouvantable signifiant « éprouver des difficultés ».
– Des chicons, ce sont des endives, mais ça, vous commencez à le savoir ! 😉 Moins connus, les cuberdons (bonbons extrêmement sucrés, durs à l’extérieur, crémeux à l’intérieur, rouges foncés (les seuls vrais), de forme conique, qui collent aux dents. Un vrai bonheur !) et les babeluttes (des caramels durs, légèrement salés, spécialité incontestée de Furnes et de la région de Bruges).
– Si un Belge vous dit « Non, peut-être ! », assurez-vous quand même qu’il ne veut pas dire « Oui, bien sûr », surtout si vous vous promenez du côté de Bruxelles…

Rassurez-vous, j’ai forcé le trait ! Au quotidien, nous parlons… comme vous, à quelques petites exceptions près !!! Si notre parler d’Outre-Quiévrain (enfin… de ce côté-ci de Quiévrain) vous plaît, vous trouverez sur Internet une foultitude de sites qui ne manqueront pas de vous intéresser… Perso, j’ai relevé celui-ci. A conseiller aussi (surtout aux traducteurs francophones de Belgique !) : l’ouvrage Dictionnaire des belgicismes.

Et dans votre région, y a-t-il aussi des expressions aussi typiques que savoureuses ?

Banque de dépannage linguistique

Amis traducteurs, rédacteurs, étudiants, amoureux de la langue française, à vos Favoris, Signets et Marque-Pages : une collègue me rappelle l’existence de la – ô combien pratique – Banque de dépannage linguistique de l’Office québecois de la langue française. Si cette base de données est loin d’être exhaustive, elle fournit quand même de très précieux conseils et a le mérite de proposer des explications limpides !

Pour vous donner une petite idée de la richesse de cette banque, en voici l’index thématique :

L’orthographe [170 articles]
La grammaire [260 articles]
La syntaxe [75 articles]
La ponctuation [88 articles]
Le vocabulaire [539 articles]
La typographie [108 articles]
Les sigles, abréviations et symboles [81 articles]
Les noms propres [53 articles]
La prononciation [96 articles]
La rédaction et la communication [186 articles]

Des traits d’union à la ponctuation en passant par les pluriels et les figures de style, les subtilités de la langue française n’auront bientôt plus aucun secret pour vous !

Lexicool

Une mine de renseignements terminologiques pour toutes les langues et dans tous les domaines : Lexicool. Sélectionnez les langues source et cible ainsi que le domaine de votre choix, et cet annuaire de dictionnaires et glossaires bilingues et multilingues vous proposera une liste de ressources correspondantes. Pas mal, hein ?

Librarything

Encore juste une petite info en vitesse avant de repartir vers de nouvelles aventures…
Une collègue et amie m’a conseillé il y a quelque temps déjà d’aller faire un tour sur le site LibraryThing. Ce site vous permet de créer votre propre catalogue de livres, que ce soit un inventaire de votre bibliothèque, une liste de vos ouvrages préférés ou une sélection de livres dont vous avez envie de parler (puisqu’il est possible de rédiger une critique ou un commentaire sur chaque livre).
Contrairement à BookMooch, il ne s’agit pas cette fois d’échanger des livres, mais bien d’échanger autour des livres. En effet, vous pouvez voir ce que les autres membres de cette communauté en ligne possèdent sur leurs étagères et, éventuellement, lier connaissance avec d’autres internautes qui ont les mêmes goûts littéraires que vous. Cela étant, vous pouvez aussi décider que votre profil doit rester privé et utiliser LibraryThing simplement comme un catalogue de vos collections ou comme base de données d’ouvrages que vous avez ou souhaitez avoir.
Autre caractéristique qui me plaît beaucoup : lorsque vous affichez votre propre catalogue, vous pouvez voir combien de membres possèdent les mêmes livres que vous (nous sommes ainsi 3986 à posséder 1984 de George Orwell, mais je suis la seule propriétaire d’une copie de Du côté d’Ostende de J. Harpman) et s’ils ont aimé (les trois heureux lecteurs de l’Art de la joie de Goliarda Sapienza ont tous adoré ce fabuleux roman).
L’inscription est gratuite jusqu’à 200 livres encodés. Au delà, il vous en coûtera 10 dollars pour une inscription d’un an ou 25 dollars pour une inscription à vie.