A wicked deception

C’est idiot, mais ça m’amuse beaucoup… Il s’agit d’un court-métrage présenté au festival de Trouville. Comme vous pourrez l’entendre le dialogue a été traduit de l’anglais vers le français, puis vers l’allemand, puis re-vers l’anglais à l’aide d’un traducteur Internet…

Moi aussi, mon chéri, « I want to neglect the rest of my life with you » !!!

Un tout grand merci à Jill Sommer d’avoir partagé ce moment de bon humeur avec les lecteurs de son excellent blog « The Musings of an overworked translator » !

Apocalypse Now

Petit article de la « Dernière Heure » ayant trait à la colombophilie, qui m’a été envoyé il y a quelque temps par mon Papa…

« La situation devient alarmante

Nous ne nous lasserons pas le répéter mais quels phénomènes viennent-ils sans cesse troubler l’atmosphère et contrecarrer de façon désastreuse le retour de nos messagers ?

Depuis quelques années, l’on enregistre en colombophilie et ce, dans tout le pays, des événements qui dépassent l’imagination et dont les causes sont réellement mystérieuses. L’on ne peut se baser que sur des suppositions pour essayer d’en rechercher les causes ou les raisons.

Pour nous, il y a belle lurette que nous sommes convaincus que les innombrables émissions de T.S.F. et de T.V. amènent dans l’atmosphère des perturbations extraordinaires dont les colombophiles ne sont pas les seuls à subir les désastreux effets. Nous avons passé un mois de juin aussi pluvieux que froid, à telle enseigne, que, partout l’on dut remettre les appareils de chauffage en action pour ne pas être gelé.

C’est là sans aucun doute une situation bien anormale que des personnes d’âge mûr avouent n’avoir jamais connue au cours de leur existence. Ces anomalies nous prouvent bien qu’il y a quelque chose de détraqué sous la calotte des cieux.

Mais en ce qui nous concerne, nous, les colombophiles, devons faire la pénible constatation que cet état de choses, affecte particulièrement nos oiseaux et nous allons vous citer quelques exemples dont nous garantissons l’authenticité.

Un amateur met en liberté à quelques kilomètres de son colombier une dizaine de pigeons dont aucun ne prend la direction de son home, ils tournent a dessus du lieu de lâcher pour finalement se poser sur des toits du voisinage. Quelques-uns rallièrent leur habitat par la suite, d’autres sont rapatriés par des amateurs voisins du lieu de lâcher tandis Que d’autres sont perdus à jamais.

Tout récemment, samedi pour préciser, un très bon amateur de Ganshoren dont les succès sont aussi réguliers que nombreux met au dressage à destination de Ruisbroeck quarante et un pigeonneaux qui avaient moins de dix kilomètres à parcourir pour être chez eux.

Mais cet amateur fut quelque peu surpris, et cela se conçoit, à la tombée du jour, quatre sujets seulement étaient rentrés. Comprenne qui pourra!

Ce dernier dimanche, le temps n’était pas trop défavorable et un colombophile réputé du centre de la ville avait enlogé vingt pigeonneaux à la portée de Noyon. Vu les performances antérieures de cette jeune génération, il s’attendait à. de belles rentrées ; Hélas, tout comme à Ganshoren la déception fut grande. Une seule constatation et encore une demi-heure après la clôture du concours. C’est à n’y rien comprendre. Nous ignorons si d’autres rentrées se sont produites par après.

Avant les lâchers par secteurs, l’on eût pu supposer que le contingent molenbeekois avait été libéré en même temps que des milliers de pigeons hollandais et qu’ils avaient été entraînés vers le Moerdijk. Mais avec les mises en liberté par secteurs en Brabant, cette supposition ne peut être émise. Mais les cas que nous signalons sont nombreux et en général 90 % des colombophiles ont enregistré des pertes aussi importantes qu’irréparables et la vente des bagues 1962 a repris très sérieusement, les amateurs tenant à élever encore quelques jeunes pour combler les vides qui dans certaines colonies,son particulièrement énormes.

Cette situation, qui devient alarmante, décourage bien des amateurs qui ne savent à quel saint se vouer; leurs pigeons sont en bonne santé et accomplissent des performances très irrégulières, quand ils ne s’égarent pas !

Un ami wavrien ne nous disait-il pas récemment avoir perdu au même concours ses cinq meilleures voyageurs de fond et se trouver ainsi dans l’impossibilité de s’aligner à Freilassing, Plymouth, Libourne, Clermont-Ferrand ou Barcelone et, malheureusement, il n’est pas le seul dans ce triste cas. »

So what ?, me direz-vous. Depuis quand tu t’intéresses aux pigeons ?

Depuis que je sais que l’article en question a été retrouvé dans les archives de mon grand-père, décédé il y a plus de 30 ans, et qu’il date de 1962 (en même temps, l’histoire de la TSF et l’absence des GSM auraient pu/dû vous mettre la puce à l’oreille). Glup. J’espère retrouver le chemin de la maison ce soir…

 

Pizza lingua

Dans la série « ces publicités non sollicitées qui ne sont pas pour des petites pilules bleues mais qui font bien rire quand même », je demande celle de l’école de langues.

Ainsi, ce matin, je découvre ceci dans l’antichambre de ma corbeille (ma boîte de réception, donc):

« Chez [bîîîîîîîp], apprendre une langue devient aussi simple que commander une pizza. »

Ah-ah. Voilà un slogan vraiment, mais vraiment, mal choisi. Voire carrément grotesque.

Vous trouvez que c’est simple, vous, de commander une pizza? Moi, j’ai toujours l’impression de passer un examen.

1 – À supposer qu’on arrive à mettre la main sur le prospectus de la pizzeria, il faut étudier la carte attentivement, en pesant le pour et le contre : oui, la « quatre fromages » est bonne mais n’est-elle pas un peu lourde? La « margherita » est sans doute la plus diététiquement correcte mais la « carpaccio » est infiniment meilleure. Les fruits de mer de la « marinara »seront-ils frais ?

2- Quand on a fait son choix, il faut téléphoner à la pizzeria. Et espérer que quelqu’un va décrocher à l’autre bout, ce qui n’est pas toujours gagné.

3 – Si on a la chance que quelqu’un décroche, il y a un questionnaire à remplir. Avec des questions parfois pas évidentes. Si-si.

– Bonjour, je voudrais commander une pizz…

– Quelle garniture?
– Normale ou grande?
– À livrer ou à  emporter?
– [Si vous avez choisi l’option « à livrer »] Nom de la rue?
– Numéro?
– C’est à Mons? [à Paris, à Londres…]
– C’est une maison?
– Votre nom?
– Pouvez épeler?
– Z’avez un numéro de téléphone?

Là, on raccroche tout tremblant à l’idée d’avoir fait une erreur.

4 –  Après, il faut attendre. Parfois longtemps. (Le délai d’attente de 30 minutes étant mentionné à titre purement indicatif).

5 – Enfin, il faut réceptionner la pizza, en s’assurant que le livreur ne va pas sonner chez le voisin et qu’on a plus ou moins la monnaie sinon on est parti pour la gloire. Il faut faire bonne impression au livreur (non mais je vous promets, parfois, on a l’impression qu’il vous jauge, pour voir si vous êtes digne de la pizza qu’il vous apporte), puis il faut se dépêcher de rentrer chez soi avec son butin pour pouvoir l’engloutir avant qu’il soit froid (froid, c’est bon aussi, mais moins).

Non, je vous le dis, moi, cher [Bîîîîîîîîp] : il ne faut pas cacher la vérité aux gens. Commander une pizza, ce n’est pas si simple.

You’ll never walk alone

Hihi, la pub qui passe dans la bannière en ce moment. Qui m’annonce fièrement: « Vous vous trouvez à Mons. Jamais perdu. T*o*y*o*t*a Y*a*r*i*s Follow Me avec GPS intégré ».

Non, ce qui me fait rire, c’est que franchement, je n’ai pas besoin d’un GPS pour savoir que je suis à Mons. Je sais même dans quelle rue et à quel numéro (et à quel étage !!!), c’est dire !!! (par contre, ce qui me fait moins rire, c’est de savoir comment eux le savent, parce que question vie privée, ça craint du boudin, comme diraient d’aucunes)

PS : je vous ai dit qu’on n’avait pas de voiture ?

Re-PS : je vous ai dit qu’on avait une voiture quand même ?

Re-re-PS : vous n’y comprenez rien ? L’explication demain ou un autre jour (peut-être).

Le journal de Lou

Un gros, gros coup de coeur : le blog « Le journal de Lou, un petit prince pas comme les autres« .

Lou est un petit garçon de 9 ans atteint du syndrome de dysplasie-septo-optique – ou syndrome de Morsier, une malformation congénitale rare, ce qui signifie, entre autres, qu’il est aveugle et « différent dans sa petite tête blonde ». Les statistiques parlent d’un cas sur dix milles naissances. Lou est le seul enfant atteint de ce syndrome né en Belgique en 1998.

Mais voilà, les statistiques, le papa de Lou, le cinéaste Luc Boland, n’en a que faire. Son fils, il l’aime et il voudrait mieux le comprendre. Il voudrait l’aider, aussi. Alors, il a créé un blog. Mis sur pied une fondation. Réalisé un film.

Pour ceux qui penseraient que je suis partie tout droit au Pays des Bisounours roses et de l’Instit’, détrompez-vous : ce monsieur-là ne fait pas dans les bons sentiments ni dans le « culcul-gnangnan ». Mais les petits billets prêtés à Lou sont autant de tranches de vie, de foux rires, de clins d’oeil… Parce qu’au-delà de sa différence, Lou est un drôle de petit farceur !

Portnawak

Voilà, cette semaine, pour ceux qui ne le sauraient pas, a été décrétée « semaine du grand n’importe quoi » chez les blogueuses. Plusieurs d’entre elles ont déjà répondu à l’appel. Moi, j’ai du mal. Entendons-nous bien: je n’ai pas de mal à écrire n’importe quoi. Non. Mon problème est différent. J’habite au pays du grand n’importe quoi. Alors quelque part, faire n’importe quoi tout spécialement et exprès, c’est dur.

Déjà, prenez la formation de notre gouvernement. Cent jours que ça nous fait la procession d’Echternach: trois pas en avant, deux pas en arrière, un pas sur le côté, un pas sur l’aut’ côté. Après, on dira encore que les Belges ont un grand sens de l’autodérision, mais bon, en même temps, ça vaut mieux.

Je vis dans un pays grand comme la région PACA, grosso modo, avec un État fédéral, trois communautés, trois régions, dix provinces, etc., etc., chacun avec son propre gouvernement et ses propres députés. Après, on s’étonne qu’on ait une dette publique égale à 104 fois le PIB du Burkina Faso, mais bon.

Je vis dans un pays où on mange des sandwiches avec des frites dedans.

Quand on regarde la terre depuis l’espace, il paraît qu’on voit très bien deux choses: la Grande Muraille de Chine et les autoroutes belges, éclairées la nuit comme en plein jour.

Et puis, je vis dans le seul pays, à ma connaissance, à avoir été mis aux enchères sur eBay. À plusieurs reprises. Hier, notamment. Enchère la plus haute : 10.000.000 euros. Un peu moins de 1 euro par habitant, donc. On est bien peu de choses.

Fière !

OUIIIIIIIII, il est sorti !!!


Bon, ocollaboré sur ce projet, j’en suis sûre). J’en ai les larmes aux yeux, tiens. Comme à chaque fois que j’ai entre les mains la version imprimée d’un truc que j’ai fait. Enfin… Ca me touche nettement moins quank, j’en ai traduit un peu plus de six pages sur 203. Mais c’est quand même un tout petit peu le bébé à sa maman, hein (ce que doit aussi ressentir la douzaine d’autres traducteurs qui ont d c’est un mode d’emploi de mixer ou une étiquette de produit détergent, j’avoue. D’autant que les sujets abordés dans cette revue me touchent beaucoup. Et puis, c’est la première fois de ma vie que mon nom apparaît dans un VRAI livre. Parce qu’en plus la patronne du bureau de traduction qui a coordonné le projet nous a fait l’amitié de mentionner nos noms, au lieu de mettre « Traduit par le bureau XXX SPRL », ce qui n’aurait été que normal. Alors, Nancy, j’en profite pour te remercier encore une fois ! Je sais que ce n’est pas toujours possible, que c’est souvent pas évident et que ce n’est parfois pas souhaitable. Mais pour une fois que c’est le cas, je n’ai pas l’intention de bouder mon plaisir !

Ceci dit, et pour parler d’autre chose que de moi pendant deux lignes, si les questions relatives au développement durable et à la coopération avec les pays du Sud vous intéressent, je vous recommande franchement Alternatives Sud ! (en plus, c’est bien traduit !)

You know what, folks? I’m happy!

Ca vient de me frapper là, bing bang, comme un retour de boomerang. Le 10 juillet prochain, il y aura 9 ans jour pour jour que je signais mon tout premier contrat avec un bureau de traduction. Et que je recevais ma première commande. Un truc délirant. Un cours SAP d’environ 100 (petites) pages à « post-éditer » (sprich le texte avait été prétraduit par un logiciel automatique de type « systran », enfin « logos » en l’occurrence, et il fallait « repasser dessus » pour qu’il ressemble à quelque chose et, idéalement, à la version française du texte source). J’ai cru mourir quand j’ai appris que je n’aurais « que » 10 jours pour boucler le job. Je revois ma tête dans le miroir de ma chambrette chez mes parents. Une traduction de 100 pages, c’est ce qu’un étudiant de dernière année doit produire pour son travail de fin d’études dans mon ancienne école. Généralement, on y consacre environ un an. Mais bon, on n’y travaille pas à temps plein, non plus. Cette première traduction, j’y ai travaillé comme une malade, jour et nuit, littéralement. Et j’y suis arrivée. Tout juste. Je l’ai renvoyée à 5 heures du matin le jour dit. Bon, OK, je l’avais relue au moins trois fois. Au moins. Et grand bien m’en a pris, puisque la PM de mon client, un grand bureau bruxellois, a été « agréablement surprise » de la qualité de mon travail. Aujourd’hui encore, ce bureau compte parmi mes meilleurs clients, même si je ne traduis plus de cours SAP. Depuis, j’ai appris à travailler plus vite et surtout à re-la-ti-vi-ser. Quoique.
Quelques mois plus tard, je faisais mes premiers pas dans le monde de l’interprétation professionnelle, après avoir réussi mon examen d’entrée dans une institution européenne que je ne citerai pas (vous savez, là, la toute grosse qui dirige tout depuis son bâtiment désamianté du rond-point Schuman à Bruxelles). Monde que je me suis dépêchée de quitter dans les années qui ont suivi, d’ailleurs. Trop strass/stress et paillettes pour moi, sans doute. Je m’accommode mieux de la solitude de mon petit bureau… Je suis un petit animal sauvage. Et ma paix n’a pas de prix. Même celui d’un eurocrate freelance.
J’ai aussi fait un petit détour par la case « enseignement », en dépannage. Mais, ça non plus, ce n’était pas mon métier. Même à lÉcole d’interprètes. Même pour donner les cours d’interprétation allemande. De toute façon, comment enseigner un exercice que l’on ne pratique plus soi-même et comment susciter de l’engouement pour une profession que l’on a abandonnée faute de passion ? Hein, franchement ? Il y a des personnes beaucoup plus qualifiées que moi pour ça.
Non, en fait, quand je regarde en arrière, je suis assez satisfaite de mon parcours. Je travaille aujourd’hui pour une douzaine de bureaux de traduction (ayant fait le choix, bien plus reposant, de ne pas démarcher directement auprès des entreprises), à partir de trois langues sources. Mon planning est bouclé – ou à peu près – plusieurs semaines à l’avance. Je fais un métier qui me passionne (la plupart du temps, en tous les cas). Je travaille dans mon propre bureau, à mes conditions, aux horaires qui me conviennent (enfin… presque). Et je peux même m’offrir le luxe de refuser les travaux qui ne m’agréent pas. Sincèrement, si c’était à refaire, je pense que je referais tout pareil. Avec les mêmes détours, les mêmes raccourcis et les mêmes erreurs. Pareil. Je suis une traductrice heureuse, je crois. Non, je suis sûre.