À la source de la cible…

Parfois, calculer les tarifs en traduction peut être un véritable cauchemar, même pour les forts en maths. Aussi bien quand on reçoit une demande/remise de prix dans une unité différente de celle qu’on a l’habitude d’utiliser (ligne – de 50, 55, 60 frappes -, page – de 1000/1500 signes -, mot) que lorsque l’on reçoit une demande/remise de prix dans la même unité mais en langue source ou cible.

J’ai déjà parlé du premier cas ici, en mentionnant les excellents outils proposés par Fabio Salsi et Alessandra Mussi.

Par contre, la seconde hypothèse m’était encore relativement étrangère jusqu’à ce matin. Comme j’utilise Trados, je me base généralement sur un comptage des mots en langue source. Ce qui est nettement plus simple pour établir un devis. Parce que je ne sais pas vous, mais moi, je ne suis pas voyante et je ne peux pas deviner à l’avance combien de mots contiendra la traduction une fois terminée.

Je suis d’autant moins confrontée au problème que, quand, exceptionnellement, mes clients habituels décident de payer un certain travail au mot cible, ils ne me demandent pas de devis. Ils me signent un chèque (enfin, un bon de commande) en blanc, mentionnant seulement « mots en langue cible », et je facture tout simplement le nombre de mots de la version française, ce qu’ils acceptent sans sourciller (oui, je sais, ce sont des amours).

Je dois aussi avouer que facturer au mot « cible » me pose un problème (sans doute plus psychologique que déontologique) : souvent, plusieurs de formules permettent d’exprimer la même chose avec plus ou moins de mots, avec des nuances quasiment identiques et avec une même élégance ou un même niveau stylistique. Or, j’aime être libre de mes moyens d’expression et je n’ai pas envie de m’entendre reprocher d’avoir utilisé telle ou telle tournure plutôt qu’une autre, équivalente, plus économique pour le client (quoique ce ne soit jamais arrivé).

Trêve de toutes ces considérations qui vont finir par 1) me faire passer pour la traductrice la moins chère du monde (au moins), 2) rendre mon mari jaloux, 3) me faire enfermer dans un asile de traducteurs psychotiques. Revenons à nos moutons.

La grande difficulté de la conversion d’un tarif au mot source/cible réside dans le « foisonnement » (le facteur par lequel le nombre de mots en langue source est multiplié en langue cible). Même si le traducteur n’est pas trop « bavard » (hum), il existe de toute façon un foisonnement « naturel », propre à la paire langue source/langue cible. Le français, par exemple, utilise généralement beaucoup plus de mots que l’anglais, ou a fortiori l’allemand et le néerlandais qui sont particulièrement synthétiques. Il n’est donc pas rare que l’on trouve dans la traduction entre 10 et 15 % de mots en plus que dans l’original.

Mais comment déterminer si – en moyenne – on est plus près des 10 ou des 15% pour savoir quel pourcentage appliquer quand on prépare son devis ? Eh bien, c’est tout simple. Il suffit d’utiliser les tableaux et formules proposés par un collectif de traducteurs en licence « Creative Commons » sur ce site. Simple, efficace et rapide.

Que ferait-on sans tous ces collègues altruistes ???

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