Nos estans firs di nosse pitite patreye !

Après Gôgueule, voici… Wikipedia e walon… Une gageure quand on connaît la diversité des dialectes en Wallonie… (merci à Laetitia pour l’info !!!)

Alors, reconnaissez-vous cette ville ? Allez, un petit effort…

« C’est l’ mwaisse veye del Province do Hinnot, eyet di l’ arondixhmint do minme no, k’ a divnou ene intité.
A vey :
– Li catedråle gotike di Sinte-Wådrou
– Li befwrè
– Li Måjhone del Veye
– Des belès divanteures di måjhon des trevéns espagnols
– Li séndje do grand gåre: po-z aveur des cwårs, i lyi fåt froyî l’ tiesse del gåtche mwin.
– Li djårdén do mayeur, avou l’ posteure do Ropiyeu, on gamén ki spite les djins ki passèt
– Li posteure da Marcel Gillis, sicrijheu d’ tchansons et pondeu »

Alors, mmmh ?

Aïe, aïe, aïe, gare à la margaille !

Monsieur Marmotte et moi découvrons ce matin dans notre boîte aux lettres une grande et belle enveloppe rédigée à nos deux noms. À l’intérieur, un joli faire-part. Deux amis flamands se marient et ont la gentillesse de nous inviter à la grande fête qu’ils organisent dans un superbe domaine du Brabant flamand. Sauf que. Sauf que le domaine en question s’appelle « Margaille »*. Et que « margaille », en français de Belgique, ça veut dire « dispute ». J’dis ça, j’dis rien, mais si j’étais vous, A. et K., j’y réfléchirais quand même à deux fois…

* on trouve d’ailleurs sur le site du domaine une explication très claire de l’origine du nom, jugez-en plutôt :
« Origine du nom ‘Margaille’
Dans le temps, un chemin de terre se trouvant derrière la propriété fut utilisé par les ouvriers se rendant aux Forges de Clabecq. Une ferme située sur ce chemin de terre était habitée par trois frères qui se disputaient à longueur de journée. Ces disputes ne passaient pas inaperçues par les travailleurs des Forges de Clabecq qui disaient alors ‘C’est de nouveau la margaille’. En peu de temps, la ferme des trois frères fut baptisée ‘La Margaille’. »

Un soupçon d’analyse financière…

Dans un billet précédent, j’évoquais mes débuts dans la jungle traductionnelle. J’aimerais y revenir (pas trop) brièvement. Et mon petit doigt me dit que ce ne sera pas la dernière fois.
Bon, autant vous prévenir tout de suite : ce billet risque de ne pas être très drôle, puisqu’il aborde un certain aspect des réalités économiques du métier de traducteur indépendant.

L’un des grands changements que j’ai pu constater dans ma jeune carrière, c’est la diversification de ma clientèle depuis ces 6-7 dernières années. Pour me faire une meilleure idée de la situation, je me suis amusée à créer de petits camemberts dans Excel. C’est bien, les camemberts Excel. Et puis ça fait toujours son petit effet.

En 1998, j’avais un (1) client en traduction (le bienheureux bénéficiaire du cours SAP post-édité, pour ceux qui suivent). En 2006, j’ai travaillé pour 18 bureaux. Depuis neuf ans, parmi tous les clients que j’ai vu défiler, un grand nombre sont devenus des clients fidèles et certains sont restés des clients ponctuels. Et puis il y a un certain nombre pour lesquels j’ai arrêté de travailler (généralement en raison de retards de paiement très prolongés – tous « dus au client final », bien sûr, vu qu’il n’y a pas de mauvais payeurs dans la profession, c’est bien connu – ou d’une attitude peu professionnelle de leur part – comme le client d’hier après-midi, qui voulait que je lui révise une traduction technique de deux mille mots allemand-français en une demi-heure.)

Mais à mieux y regarder, mon carnet de commandes n’est vraiment équilibré que depuis 2004. Avant cela, il y avait toujours un client qui dominait très clairement le tableau. Enfin, le camembert. Ainsi, en 1998, 1999 et 2000, la très grande majorité de mes traductions m’ont été commandées par un seul et même bureau. Les travaux effectués pour les autres agences ne sont que quantités négligeables. En 2001, deux autres « gros » clients entrent en piste. C’est déjà mieux. Mais pas encore assez diversifié. D’autant que l’année qui suit, je retombe dans mes travers en me concentrant à nouveau sur un seul client au détriment des autres. A peu près pareil en 2003. Après, manifestement, j’ai redressé la barre (mais bon, j’ai mis un terme à mes carrières « annexes » en 2003, il faut dire).

Depuis trois ans, je travaille donc pour davantage de clients, avec trois-quatre agences qui tiennent le haut du pavé. Mais avec une marge de sécurité suffisante pour ne pas me trouver en difficulté le jour où l’une d’elles fermerait ses portes. Car c’est bien là que je veux en venir, avec mes camemberts. Je me rends compte qu’instinctivement, j’ai fait ce qu’il fallait. Mais je pense aussi qu’il est important d’attirer l’attention des « jeunes » traducteurs (écoutez la vieille qui parle, ici !) sur l’importance de diversifier ses sources de revenus. Pensez aux sous-traitants de VW Forest qui ne travaillaient pour cette méga-usine parce qu’elle leur fournissait assez de travail. Il n’y a plus qu’à espérer pour eux que l’Audi A3 utilisera les mêmes composants que la polo…

 

You know what, folks? I’m happy!

Ca vient de me frapper là, bing bang, comme un retour de boomerang. Le 10 juillet prochain, il y aura 9 ans jour pour jour que je signais mon tout premier contrat avec un bureau de traduction. Et que je recevais ma première commande. Un truc délirant. Un cours SAP d’environ 100 (petites) pages à « post-éditer » (sprich le texte avait été prétraduit par un logiciel automatique de type « systran », enfin « logos » en l’occurrence, et il fallait « repasser dessus » pour qu’il ressemble à quelque chose et, idéalement, à la version française du texte source). J’ai cru mourir quand j’ai appris que je n’aurais « que » 10 jours pour boucler le job. Je revois ma tête dans le miroir de ma chambrette chez mes parents. Une traduction de 100 pages, c’est ce qu’un étudiant de dernière année doit produire pour son travail de fin d’études dans mon ancienne école. Généralement, on y consacre environ un an. Mais bon, on n’y travaille pas à temps plein, non plus. Cette première traduction, j’y ai travaillé comme une malade, jour et nuit, littéralement. Et j’y suis arrivée. Tout juste. Je l’ai renvoyée à 5 heures du matin le jour dit. Bon, OK, je l’avais relue au moins trois fois. Au moins. Et grand bien m’en a pris, puisque la PM de mon client, un grand bureau bruxellois, a été « agréablement surprise » de la qualité de mon travail. Aujourd’hui encore, ce bureau compte parmi mes meilleurs clients, même si je ne traduis plus de cours SAP. Depuis, j’ai appris à travailler plus vite et surtout à re-la-ti-vi-ser. Quoique.
Quelques mois plus tard, je faisais mes premiers pas dans le monde de l’interprétation professionnelle, après avoir réussi mon examen d’entrée dans une institution européenne que je ne citerai pas (vous savez, là, la toute grosse qui dirige tout depuis son bâtiment désamianté du rond-point Schuman à Bruxelles). Monde que je me suis dépêchée de quitter dans les années qui ont suivi, d’ailleurs. Trop strass/stress et paillettes pour moi, sans doute. Je m’accommode mieux de la solitude de mon petit bureau… Je suis un petit animal sauvage. Et ma paix n’a pas de prix. Même celui d’un eurocrate freelance.
J’ai aussi fait un petit détour par la case « enseignement », en dépannage. Mais, ça non plus, ce n’était pas mon métier. Même à lÉcole d’interprètes. Même pour donner les cours d’interprétation allemande. De toute façon, comment enseigner un exercice que l’on ne pratique plus soi-même et comment susciter de l’engouement pour une profession que l’on a abandonnée faute de passion ? Hein, franchement ? Il y a des personnes beaucoup plus qualifiées que moi pour ça.
Non, en fait, quand je regarde en arrière, je suis assez satisfaite de mon parcours. Je travaille aujourd’hui pour une douzaine de bureaux de traduction (ayant fait le choix, bien plus reposant, de ne pas démarcher directement auprès des entreprises), à partir de trois langues sources. Mon planning est bouclé – ou à peu près – plusieurs semaines à l’avance. Je fais un métier qui me passionne (la plupart du temps, en tous les cas). Je travaille dans mon propre bureau, à mes conditions, aux horaires qui me conviennent (enfin… presque). Et je peux même m’offrir le luxe de refuser les travaux qui ne m’agréent pas. Sincèrement, si c’était à refaire, je pense que je referais tout pareil. Avec les mêmes détours, les mêmes raccourcis et les mêmes erreurs. Pareil. Je suis une traductrice heureuse, je crois. Non, je suis sûre.

L’école des Belges

Encore une petite note, la dernière de la soirée, pour vous parler d’un petit livre génial que m’a offert mon cher et tendre (qui veille à ma culture, que dis-je, à mon instruction) : L’école des Belges. Dans un monde parfait, ce petit recueil servirait de manuel scolaire dans toutes les écoles secondaires, pour le volet « Littérature d’expression française en Belgique » du programme. Amusant, ce livre de 144 pages présente dix romanciers belges contemporains – et vivants – (André-Marcel Adamek, Philippe Blasband, Francis Dannemark, Xavier Deutsch, Thomas Gunzig, Xavier Hanotte, Armel Job, Amélie Nothomb, Bernard Tirtiaux et Jean-Philippe Toussaint). Le lecteur y trouvera une biographie des auteurs par eux-mêmes (déjà une pièce d’anthologie dans certains cas), des extraits de romans, une analyse générale de l’oeuvre de l’auteur et de l’un de ses romans caractéristiques, le point de vue des libraires, professeurs de français et critiques littéraires, etc. Jamais ennuyeux, souvent drôle, parfois touchant, toujours instructif. De quoi vous donner envie de (re)découvrir les lettres (de noblesse) de notre petit pays ! Et d’étendre vos recherches à d’autres auteurs « oubliés » ici parce que plus anciens, décédés ou pratiquant essentiellement un genre littéraire autre que le roman (y compris l’excellent Charles Bertin, dont « La petite dame en son jardin de Bruges » reste un véritable régal, ou encore l’émouvant poète engagé Marcel Thiry).

A noter qu’un second volume est en préparation… Inutile de vous dire qu’il est déjà tout en haut de ma « wish list »…

Il est libre, Max…

Y en a même qui disent qu’ils l’ont vu bloguer…

Encore un petit gratuiciel qui m’amuse follement : Freemind. Freemind est un petit logiciel de « mind mapping » (en bon français), donc un logiciel qui vous permet de relier entre elles les idées que vous avez sur un sujet donné. Idéal, donc, pour préparer une conférence, un exposé, un article ou… un billet de blog. De mon côté, je m’en sers aussi pour encoder mes listes des « choses à faire », car il me permet d’établir un lien entre les différentes actions qui composent une tâche, comme rassembler des informations et des documents (oui, mais lesquels ?) avant d’accomplir une démarche administrative, etc.

Voilà, je n’aurai donc aucune excuse si je vais demander mon nouveau passeport sans mon ancien passeport, ma carte d’identité ou des photos de ma binette au bon format… Il n’y a plus qu’à se traîner jusqu’à l’administration communale pour remplir les documents…

My Wiki is rich

Juste un petit mot pour vous annoncer la mise en ligne de la version bêta de Wikiwords, un projet drôlement ambitieux de l’équipe de ProZ, jugez-en plutôt vous-même : « Wikiwords is a collaborative project to create a dictionary of all terms in all languages. » Ah oui, quand même.

Trêve de plaisanterie, je pense que ce projet peut s’avérer vraiment intéressant, comme tout projet collaboratif. Pour autant qu’il offre les garanties élémentaires en matière de qualité, ce qui, de l’aveu même de ses concepteurs, ne semble pas encore être le cas pour l’instant (ils promettent néanmoins de faire le tri à mesure que le projet se développera). Une initiative à suivre, donc, mais avec vigilance !

La vie est un long fleuve impétueux

Ce que j’adore dans la traduction, c’est que chaque jour ou presque, on a l’impression de faire un métier différent. Chaque jour, il faut se réinventer, relever de nouveaux défis, faire face à de nouvelles exigences, se mettre dans la peau d’un autre client (ou d’un autre lecteur). Un peu comme un acteur qui change de rôle. En bref, les jours passent et ne se ressemblent pas, et c’est sans doute cela qui nous permet de faire ce métier longtemps, longtemps, longtemps – j’espère.

Il y a quelques semaines, une agence m’a demandé de traduire deux extraits de romans, l’un d’un auteur autrichien, l’autre d’un auteur allemand. N’étant pas à proprement parler une traductrice littéraire (les manuels de lave-linge, c’est généralement moyennement inventif question style), j’ai longuement hésité. Comme ces deux textes n’étaient pas destinés à une publication, mais uniquement à informer les auditeurs d’une lecture publique (en allemand) du contenu des deux œuvres et que le délai était plus que raisonnable, j’ai fini par accepter.

A vrai dire, c’était un peu le fantasme de toute traductrice/tout traducteur qui se réalisait pour moi. Demandez à n’importe quel étudiant en traduction ce qu’il voudrait faire plus tard, vous avez 9 chances sur 10 de vous entendre répondre « de la traduction littéraire ». Jeune inconscient ! D’une part, la traduction littéraire représente un marché extrêmement spécialisé et restreint, dont il est très difficile de vivre. D’autre part, elle constitue, selon moi, un métier complètement à part. Les traducteurs littéraires sont avant tout des écrivains, des poètes, des romanciers, qu’ils publient leurs propres œuvres ou non. Rien à voir avec le commun des (traducteurs) mortels.

Cette expérience s’est révélée encore beaucoup plus enrichissante que prévu, car il m’a fallu réfléchir à l’approche que j’allais adopter pour traiter ces textes. Il m’a semblé clair dès le départ que mon approche habituelle n’allait pas pouvoir s’appliquer ici, puisque je traduis essentiellement des documents techniques et des brochures de marketing. Je dois donc généralement m’efforcer dans le premier cas de rester claire et concise et, dans le second, de donner envie aux lecteurs de s’intéresser aux produits ou services proposés par le client. Pas grand-chose à voir, donc, avec de l’orfèvrerie stylistique. Alors comment faire ? J’ai décidé que je devais orienter mon travail sur le ressenti. Les textes français devaient susciter chez leurs lecteurs les mêmes émotions que les extraits originaux chez des lecteurs germanophones. Pour cela, j’ai dû travailler sur le rythme des phrases (un style sec et nerveux dans le premier cas, policé et très construit dans le second) et sur le choix du vocabulaire (courant, voire familier, pour l’un, élaboré pour l’autre). Le tout a été relu moultes fois par mon linguiste de mari, philologue et donc beaucoup plus « orienté » littérature que moi. Le résultat ? Honnête vu l’usage destiné aux textes. Très loin d’une traduction littéraire virtuose prête à une publication chez Gallimard. Mais ce n’était pas non plus le but recherché par le client.

Ce que je retiens de ce travail, outre le fait que le défi passionnant, c’est qu’il a été pour moi l’occasion de réfléchir à mon métier. Et ce genre d’occasion me semble suffisamment rare pour être soulignée !

Everything is Jake!

Après une petite pause bien méritée pour fêter dignement la Saint-Nicolas (ok, ok, on peut – théoriquement – bloguer et manger du chocolat en même temps, mais pas quand on dicte, et j’avais la flemme hier), me voici de retour. Je n’ai pas encore grand-chose à dire aujourd’hui (il n’est que 7 heures du matin, aussi), mais je me rends compte que je ne vous ai pas encore signalé l’existence d’une ressource assez amusante : le dictionnaire du slang des années 20 (en anglais).

Et puis, pour tous ceux qui ne savent plus bien qui est Saint Nicolas et pourquoi on le fête le 6 décembre (en Belgique et dans d’autres pays), c’est par ici !

De la gestion de projets

Nancy Matis, qui possède une grande expérience de la gestion de projets, propose un site très intéressant sur la question. Initialement destiné aux futurs traducteurs et étudiants en traduction, ce site intéressera aussi tous les traducteurs professionnels qui, comme moi, n’ont jamais eu à gérer seuls des projets multidisciplinaires ou des projets de grande ampleur. Outre le fait que ces informations permettent de mieux appréhender le travail du gestionnaire de projets, elles permettent aussi aux traducteurs – indépendants ou salariés – de mieux se situer dans le processus traductionnel. N’hésitez pas à retourner consulter ce site régulièrement : l’auteure prévoit de l’étoffer et d’y ajouter des exercices, études de cas, etc.

Ceux que la gestion de projets intéressent peuvent également aller jeter un œil sur le site eCoLoTrain, une initiative réalisée en collaboration par plusieurs universités européennes sous l’égide du programme Leonardo Da Vinci. Ce projet fait suite au projet eCoLoRe, qui était lui consacré à la localisation de contenus.