A wicked deception

C’est idiot, mais ça m’amuse beaucoup… Il s’agit d’un court-métrage présenté au festival de Trouville. Comme vous pourrez l’entendre le dialogue a été traduit de l’anglais vers le français, puis vers l’allemand, puis re-vers l’anglais à l’aide d’un traducteur Internet…

Moi aussi, mon chéri, « I want to neglect the rest of my life with you » !!!

Un tout grand merci à Jill Sommer d’avoir partagé ce moment de bon humeur avec les lecteurs de son excellent blog « The Musings of an overworked translator » !

Eco-toff

Au détour des pages du quotidien Le Soir du 19 octobre 2005, je tombe sur l’extrait suivant d’une interview de Nick Park, créateur des célèbres Wallace et Gromit.

« – LS : Votre Lady Tottington est plutôt écolo…
– NP : Elle adore les lapins ! En Angleterre, quelqu’un comme elle est appelé « écotof ».
– LS : Ecotof ?
– NP : Ce sont des gens riches et chics qui mettent leurs terres à la disposition d’animaux normalement destinés à l’équarrissage. Joanna Lumley est une ‘écotof’… »

C’en est fini de la pause-café, le cerveau de la linguiste reprend le dessus. Ecotof, késako ? Il ne m’a pas l’air très anglais, ce mot… Quelques petites recherches sur la Toile révèlent que le terme exact est « eco-toff ». Le site polonais “The World of English” tente une définition plus précise du concept : “The term ‘eco-toff’ is taken from the slang word for an upper-class person, ‘toff’, someone who is ‘toffee nosed’! The term has spread recently as more and more high-society figures have taken on a militant role in environmental campaigns. ” Voilà qui est plus clair ! Ne reste plus qu’à trouver une traduction satisfaisante du terme. Personnellement, je penche pour “artistécolo”, mais j’aimerais demander l’avis des princes Laurent de Belgique et Charles d’Angleterre. En attendant, toutes vos suggestions sont les bienvenues !

PS : A lire également, les démêlés d’une « eco-toff », d’un ministre britannique et d’un éclair au chocolat (But how green are their valets?, The Guardian, 27 février 2000). Notre Gloupier national aurait-il fait des émules outre-Manche ?

Dragon NaturallySpeaking

Je suis admirative. Imaginez-vous que je ne suis pas en train d’écrire ce billet mais bien de le dicter à mon PC. Ayant entendu parlé à plusieurs reprises de Dragon NaturallySpeaking, j’ai eu envie de tester ce programme. Pas plus tard qu’hier, je me suis donc offert la version de base du logiciel et je dois dire que je suis assez étonnée de son efficacité. Pourtant, à en croire mon petit mari, ma diction n’est pas toujours des plus claires. Je ne vous dis pas 1) le confort d’écrire son billet sans avoir à le taper ; 2) le soulagement pour les poignets ; 3) le temps gagné. Après un week-end studieux consacré à la traduction de manuels techniques, j’apprécie tout particulièrement le fait de pouvoir laisser mes doigts autour de ma tasse de café. Bien sûr ce logiciel exige une certaine prudence : en effet, bien qu’il fonctionne de manière très satisfaisante, il lui arrive régulièrement de louper l’un ou l’autre accord et l’un ou l’autre mot, surtout si celui-ci est prononcé hors contexte. Il n’empêche qu’à ce stade, je suis assez contente de mon achat. Je vous tiens au courant de l’évolution de la situation !

Chef, oui, chef!

J’en parlais avec une collègue il y a quelques semaines, et j’en ai encore eu la confirmation ce matin. En traduction comme dans d’autres domaines, trop d’instruction tue l’instruction. Enfin… Trop d’instructionS plutôt. Parce que de l’instruction, on n’en a jamais assez.

Prenez ce job sur lequel je devrais théoriquement être en train de travailler au lieu de bloguer éhontément. Le client, fort aimable au demeurant, tient à s’assurer que ses traducteurs ont vraiment TOUT ce dont ils ont besoin pour travailler et que TOUT, mais alors vraiment TOUT, est clair dès le départ. Résultat: un mail de quatre pages contenant les informations les plus diverses, avec des redites, un fichier d’instructions générales de 41 pages, une soixantaine de glossaires au dernier comptage (mais il ne cesse d’en arriver de nouveaux), un manuel d’assurance qualité de 23 pages avec sa check-list, un guide de style interminable et une cinquantaine de petits fichiers d’une page ou deux avec des instructions spécifiques pour les divers types de documents et sections des documents.

À ce stade-ci, je n’ai plus qu’une seule certitude : ça va mal se passer. Forcément. Non pas parce que j’ai la capacité de concentration d’une drosophile quand je lis des pages et des pages de consignes plus ou moins (in)utiles, mais parce qu’il y a tout simplement trop d’informations pour qui que ce soit, même après un week-end à la mer et par ce beau soleil qui promet de rester toute la semaine. Trop is te veel, comme on dit ici.

En dehors même des aspects « temps » et « argent » évoqués – à juste titre – par ma collègue, donner trop d’instructions est parfaitement inutile. Pire, c’est même un excellent moyen de gâcher une traduction. D’une part parce que le traducteur ne va – forcément – pas pouvoir toutes les retenir et donc les appliquer (reste à voir si celles qui survivront seront les plus pertinentes) et, d’autre part, parce que ça suscite, chez le traducteur 1) un sentiment d’impuissance totale, 2) une impression assez désagréable d’être « attendu au tournant » par son client.

Alors, pensez-y : si vous avez des consignes particulières pour un travail de traduction, essayez de les intégrer dans un seul document clair et concis d’une page ou deux. C’est la seule solution pour réellement faciliter la tâche du traducteur mais aussi pour garantir de bonnes relations avec celui-ci et un travail de qualité. Soyez sûr que, si vous faites appel à un vrai professionnel, il connaît déjà les consignes générales comme les règles de la grammaire française – ou en tout cas, il devrait (mais c’est un autre débat !).

Nouveau chez Microsoft : un portail linguistique

Vu sur About Translation :

Microsoft vient de lancer un nouveau portail linguistique. Ce qu’on y trouve ? Une fonction de recherche terminologique, les guides de style de Microsoft, des articles sur la terminologie, un blog, un formulaire de feedback sur la terminologie employée par Microsoft, des liens intéressants, etc., etc. Bref, du pain béni pour les traducteurs spécialisés (ou pas) en informatique !

Apocalypse Now

Petit article de la « Dernière Heure » ayant trait à la colombophilie, qui m’a été envoyé il y a quelque temps par mon Papa…

« La situation devient alarmante

Nous ne nous lasserons pas le répéter mais quels phénomènes viennent-ils sans cesse troubler l’atmosphère et contrecarrer de façon désastreuse le retour de nos messagers ?

Depuis quelques années, l’on enregistre en colombophilie et ce, dans tout le pays, des événements qui dépassent l’imagination et dont les causes sont réellement mystérieuses. L’on ne peut se baser que sur des suppositions pour essayer d’en rechercher les causes ou les raisons.

Pour nous, il y a belle lurette que nous sommes convaincus que les innombrables émissions de T.S.F. et de T.V. amènent dans l’atmosphère des perturbations extraordinaires dont les colombophiles ne sont pas les seuls à subir les désastreux effets. Nous avons passé un mois de juin aussi pluvieux que froid, à telle enseigne, que, partout l’on dut remettre les appareils de chauffage en action pour ne pas être gelé.

C’est là sans aucun doute une situation bien anormale que des personnes d’âge mûr avouent n’avoir jamais connue au cours de leur existence. Ces anomalies nous prouvent bien qu’il y a quelque chose de détraqué sous la calotte des cieux.

Mais en ce qui nous concerne, nous, les colombophiles, devons faire la pénible constatation que cet état de choses, affecte particulièrement nos oiseaux et nous allons vous citer quelques exemples dont nous garantissons l’authenticité.

Un amateur met en liberté à quelques kilomètres de son colombier une dizaine de pigeons dont aucun ne prend la direction de son home, ils tournent a dessus du lieu de lâcher pour finalement se poser sur des toits du voisinage. Quelques-uns rallièrent leur habitat par la suite, d’autres sont rapatriés par des amateurs voisins du lieu de lâcher tandis Que d’autres sont perdus à jamais.

Tout récemment, samedi pour préciser, un très bon amateur de Ganshoren dont les succès sont aussi réguliers que nombreux met au dressage à destination de Ruisbroeck quarante et un pigeonneaux qui avaient moins de dix kilomètres à parcourir pour être chez eux.

Mais cet amateur fut quelque peu surpris, et cela se conçoit, à la tombée du jour, quatre sujets seulement étaient rentrés. Comprenne qui pourra!

Ce dernier dimanche, le temps n’était pas trop défavorable et un colombophile réputé du centre de la ville avait enlogé vingt pigeonneaux à la portée de Noyon. Vu les performances antérieures de cette jeune génération, il s’attendait à. de belles rentrées ; Hélas, tout comme à Ganshoren la déception fut grande. Une seule constatation et encore une demi-heure après la clôture du concours. C’est à n’y rien comprendre. Nous ignorons si d’autres rentrées se sont produites par après.

Avant les lâchers par secteurs, l’on eût pu supposer que le contingent molenbeekois avait été libéré en même temps que des milliers de pigeons hollandais et qu’ils avaient été entraînés vers le Moerdijk. Mais avec les mises en liberté par secteurs en Brabant, cette supposition ne peut être émise. Mais les cas que nous signalons sont nombreux et en général 90 % des colombophiles ont enregistré des pertes aussi importantes qu’irréparables et la vente des bagues 1962 a repris très sérieusement, les amateurs tenant à élever encore quelques jeunes pour combler les vides qui dans certaines colonies,son particulièrement énormes.

Cette situation, qui devient alarmante, décourage bien des amateurs qui ne savent à quel saint se vouer; leurs pigeons sont en bonne santé et accomplissent des performances très irrégulières, quand ils ne s’égarent pas !

Un ami wavrien ne nous disait-il pas récemment avoir perdu au même concours ses cinq meilleures voyageurs de fond et se trouver ainsi dans l’impossibilité de s’aligner à Freilassing, Plymouth, Libourne, Clermont-Ferrand ou Barcelone et, malheureusement, il n’est pas le seul dans ce triste cas. »

So what ?, me direz-vous. Depuis quand tu t’intéresses aux pigeons ?

Depuis que je sais que l’article en question a été retrouvé dans les archives de mon grand-père, décédé il y a plus de 30 ans, et qu’il date de 1962 (en même temps, l’histoire de la TSF et l’absence des GSM auraient pu/dû vous mettre la puce à l’oreille). Glup. J’espère retrouver le chemin de la maison ce soir…

 

Dictionnaire technique en ligne

Vu chez Amanda Grey (et drôlement intéressant, me semble-t-il): le dictionnaire technique multilingue de Festo Didactic.

Voici ce qu’en dit Amanda:

« Festo est une entreprise (ou groupe) avec plus de 12 000 salariés dans le monde entier, travaillant dans les domaines pointus de l’industrie, l’automatisme, technologies du contrôle, electronique, etc.

Par pur hasard, je suis tombée hier sur leur dictionnaire en ligne… un vrai bijou, en 6 langues (EN, FR, DE, Ar, SP, IT), avec un niveau de technicité très satisfaisant. »

Depuis, les langues disponibles se sont élargies au russe, au portugais et au suédois. Ajoutez le néerlandais, et on sera amis pour la vie!

Pizza lingua

Dans la série « ces publicités non sollicitées qui ne sont pas pour des petites pilules bleues mais qui font bien rire quand même », je demande celle de l’école de langues.

Ainsi, ce matin, je découvre ceci dans l’antichambre de ma corbeille (ma boîte de réception, donc):

« Chez [bîîîîîîîp], apprendre une langue devient aussi simple que commander une pizza. »

Ah-ah. Voilà un slogan vraiment, mais vraiment, mal choisi. Voire carrément grotesque.

Vous trouvez que c’est simple, vous, de commander une pizza? Moi, j’ai toujours l’impression de passer un examen.

1 – À supposer qu’on arrive à mettre la main sur le prospectus de la pizzeria, il faut étudier la carte attentivement, en pesant le pour et le contre : oui, la « quatre fromages » est bonne mais n’est-elle pas un peu lourde? La « margherita » est sans doute la plus diététiquement correcte mais la « carpaccio » est infiniment meilleure. Les fruits de mer de la « marinara »seront-ils frais ?

2- Quand on a fait son choix, il faut téléphoner à la pizzeria. Et espérer que quelqu’un va décrocher à l’autre bout, ce qui n’est pas toujours gagné.

3 – Si on a la chance que quelqu’un décroche, il y a un questionnaire à remplir. Avec des questions parfois pas évidentes. Si-si.

– Bonjour, je voudrais commander une pizz…

– Quelle garniture?
– Normale ou grande?
– À livrer ou à  emporter?
– [Si vous avez choisi l’option « à livrer »] Nom de la rue?
– Numéro?
– C’est à Mons? [à Paris, à Londres…]
– C’est une maison?
– Votre nom?
– Pouvez épeler?
– Z’avez un numéro de téléphone?

Là, on raccroche tout tremblant à l’idée d’avoir fait une erreur.

4 –  Après, il faut attendre. Parfois longtemps. (Le délai d’attente de 30 minutes étant mentionné à titre purement indicatif).

5 – Enfin, il faut réceptionner la pizza, en s’assurant que le livreur ne va pas sonner chez le voisin et qu’on a plus ou moins la monnaie sinon on est parti pour la gloire. Il faut faire bonne impression au livreur (non mais je vous promets, parfois, on a l’impression qu’il vous jauge, pour voir si vous êtes digne de la pizza qu’il vous apporte), puis il faut se dépêcher de rentrer chez soi avec son butin pour pouvoir l’engloutir avant qu’il soit froid (froid, c’est bon aussi, mais moins).

Non, je vous le dis, moi, cher [Bîîîîîîîîp] : il ne faut pas cacher la vérité aux gens. Commander une pizza, ce n’est pas si simple.